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Sur les pas de Saint Paul en Turquie
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Prévu en 2020 en pleine pandémie avec les pasteurs Guillaume de Clermont et Jean-Claude Chong, le voyage s’est déroulé finalement en avril 2022 sans Guillaume parti à la fondation John Bost et sans Jean-Claude cloué à Paris avec la Covid. De plus de 30 inscrits en 2020, nous n’étions plus que quatorze à partir sans nos leaders mais avec un excellent guide turc.
Aller en Turquie c’est faire de multiples voyages. Le premier voyage nous a emmenés dans les villes antiques d’Antioche, Éphèse, Milet, Pergé, Laodicée, Hierapolis… et nous y avons découvert les riches restes de la culture gréco-romaine dans laquelle Paul évoluait. Les deux lieux les plus émouvants pour moi ont été Milet et l’emplacement du port où Paul a pris le bateau, et la grotte-église Saint-Pierre d’Antioche sur l’Oronte, une des premières traces de lieu où des chrétiens se réunissaient en Asie mineure. Ce qui était marquant aussi c’était les distances à faire entre les différentes villes, entre lesquelles Paul circulait soit à pied soit en bateau. Quelle énergie il lui a fallu !
Les débuts de l’Église
Aller en Turquie, c’est aussi faire un voyage au sein des débuts de l’Église à partir du IIe siècle avec par exemple Polycarpe de Smyrne (actuelle Izmir) évêque d’importance dont nous possédons une lettre avec le récit de son martyre vers l’an 160. Il faut aussi parler des Pères cappadociens du IVe siècle, Basile de Césarée, Grégoire de Naziance et Grégoire de Nysse qui ont été des artisans majeurs du concept de la Trinité. Ils prônaient une vie ascétique en petites communautés, dont nous avons vu les traces dans les villages troglodytes de Cappadoce avec leurs églises peintes creusées dans la roche, au cœur de la zone des célèbres cheminées de fée. Dans cette même région, nous avons vu une des villes souterraines qui ont servi de refuge aux populations de différentes époques, entre autres aux chrétiens persécutés des premiers siècles. Il ne faut pas oublier non plus Nicée, Constantinople et Éphèse, les lieux des principaux conciles œcuméniques.
Il faut aussi parler de la basilique Sainte-Sophie construite au VIe siècle à Constantinople, aujourd’hui Istanbul, par l’empereur chrétien Justinien, dont l’architecture grandiose m’a réellement fait un choc physique en y pénétrant.
La Turquie actuelle
Le troisième voyage est celui de la rencontre avec la Turquie actuelle, avec ses souks anciens et ses édifices de béton et de verre, avec ce mélange étrange d’une jeunesse moderne côtoyant une jeunesse voilée. C’est aussi le questionnement sur les évolutions du monde : les dieux romains dont quelques colonnes de leurs temples sont encore debout, remplacés par le christianisme qui a transformé des édifices romains en églises, puis l’Islam qui a repris les églises pour en faire des mosquées. Quel sera l’avenir pour ce pays avec un pied en Europe et un autre en Asie, toujours en transformation et à la population écartelée entre modernisme et refuge dans l’Islam traditionnel ?
Trois voyages donc entre bord de mer et montagnes enneigées, sur la route de la soie et ses caravansérails, dans les zones rurales ou l’on noue encore à la main des tapis et dans la grouillante Istanbul. Trois voyages entremêlés au hasard de la route et ponctués de lectures bibliques et de belles amitiés.
Françoise Giffard