Le livre de Job critique une théologie de la rétribution, le moralisme et la sagesse traditionnelle. Le malheur n’est pas lié au comportement humain, même s’il est important de s’écarter du mal et de craindre Dieu (Job 1,4-5 ; 28,28). Il développe une discussion importante avec la Torah et plaide pour un regard plus humanisé et moins légaliste. Dans l’histoire originelle de Job, tant le bien que le mal proviennent de Dieu (Job 2,10). Cependant, après l’exil en Babylonie – dans un contexte monothéiste – on a eu du mal avec le côté obscur de Dieu (Job 2,3 ; 42,11). C’est pourquoi le mal devient autonome dans cette histoire. On voit l’introduction de la figure de l’adversaire. Mais, l’imaginaire du livre passe aussi par des figures liées au chaos comme le Béhémoth, le Léviathan, le Monstre marin et l’Océan. Dieu (qui apparaît dans les parties en prose comme Yhwh et comme Shaddaï et Éloah dans la partie en vers) est alors présenté comme le seul qui peut retenir l’adversaire, et comme le Dieu Créateur qui peut dominer le chaos. Il est aussi le « maître des animaux », un titre connu dans le Proche-Orient ancien. À part la question théologique du mal, le livre de Job montre aussi que la souffrance fait partie de l’existence et de notre condition humaine.