La théologie du livre et la figure de l’adversaire (Et Dieu dans tout ça ?) Selon une idée fort ancienne, les dieux sont à l’origine et du bien et du mal, comme on le voit dans la littérature mésopotamienne et en Ésaïe 45,7, par exemple, où Dieu fais le bonheur et crée le malheur. C’était le cas aussi de l’histoire originelle de Job qui au début ne mentionnait pas la figure de l’adversaire. Or, la figure du satan (qui tout comme en Zacharie 3 n’est pas un nom propre car il est précédé par un article) fut introduite après. Cet adversaire glissé au début du livre de Job joue, en effet, deux rôles différents : un rôle littéraire et un rôle théologique. Dans son rôle littéraire, la figure de l’adversaire nous permet de rencontrer Job dans la profondeur de son expérience humaine ! Et, dans son rôle théologique, la figure de l’adversaire permet de contrer l’idée originelle d’un Dieu arbitraire qui frappe un homme intègre. On apprend qu’au moment de la mise par écrit de ce livre les gens ont du mal avec l’idée que le mal et le bien proviennent de Dieu. C’est pourquoi on constate deux idées cristallisées : la participation divine dans le drame éprouvé par Job (Jb 1,8.12.16. ; 2,3.6.10 ; 6,4 ; 7,12-21, entre autres) et l’idée qu’il ne serait pas à l’origine de ce malheur.