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Vivre Pâques aujourd’hui
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Une méditation pour le temps pascal.
Par Hélène BROCHET-TOUTIRI, Eglise protestante unie de Barbezieux
« Quand le jour du sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des huiles parfumées pour aller embaumer le corps de Jésus. Le dimanche de grand matin, au lever du soleil, elles se rendent au tombeau. Elles se disaient l’une à l’autre : « Qui roulera pour nous la pierre à l’entrée du tombeau ? » Mais quand elles lèvent les yeux, elles voient qu’on a déjà roulé la pierre, qui était très grande. Elles entrèrent alors dans le tombeau ; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait un vêtement blanc, et elles furent effrayées. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ; il est ressuscité, il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Allez maintenant dire ceci à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit.” » Elles sortirent alors et s’enfuirent du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. »
©︎ Unsplash / europeana
Voilà, le tombeau est vide, le corps a disparu. « Voyez l’endroit où on l’avait mis ». Les femmes ne se trompent pourtant pas, c’est bien là qu’elles doivent chercher. Cette disparition dépasse le sens commun : qui pouvait rouler cette pierre énorme, qui plus est, gardée par les soldats ? Les femmes ont peur, c’est bien naturel. Pourtant, le jeune homme mystérieux les rassure : « Il est ressuscité, il n’est pas ici. Il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez comme il vous l’a dit. » Vous le savez, il est bien difficile de faire le deuil d’un disparu, dont on ne sait pas vraiment s’il est mort ou vivant, quand on ignore les circonstances d’une disparition. Alors une quête commence, souvent interminable, pour retrouver le corps.
Ici le personnage donne la clé de cette quête aux femmes : « Il est en Galilée, c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit ». Autrement dit, vous avez déjà le code : reprenez ses paroles, souvenez-vous de ses gestes, de la vie que vous avez partagée avec lui. Pendant les trois années de son ministère, il était amour, il le parlait, il le vivait. Or l’amour c’est toujours un mourir, un mourir à soi, un don, un abandon de soi. Si vous partez à la recherche du corps, allez donc voir du côté de sa vie. Tous les jours il avait fait gagner la vie contre la mort : il avait libéré la femme impure de sa maladie, il avait libéré le forcené de Gerasa des légions qui le possédaient, il avait libéré les lépreux et guérit les malades. Tous les jours, il avait montré que pardonner, c’était donner radicalement tout, remettre toutes les dettes. C’était cela, la vie nouvelle proclamée et vécue. Pâques était là, tous les jours.
Si comme les femmes au tombeau, nous partons en quête du corps disparu, c’est parce que nous savons bien que cette histoire du Ressuscité est une histoire d’actualité. Si nous comprenons quelque chose à l’Évangile, nous savons que le Christ habite notre monde, qu’il y parle, y travaille, y prie. Non comme un roi glorieux et puissant, mais au service des plus petits, des plus démunis, des sans-voix, des oubliés. Alors vivre Pâques aujourd’hui, comprendre la signification de ce mystère, c’est peut-être se mettre en quête, comme les femmes devant le tombeau vide, dans nos lieux de vie, dans nos campagnes ou nos villes, là où, invisible, le Christ laisse des traces. C’est une quête semée d’embûches : annoncer l’amour et le pardon dans les pays en guerre, dans les régions où des discours de discrimination et de haine sont prononcés quotidiennement, là où seuls les intérêts particuliers importent et où tous bafouent le bien commun des ressources naturelles, dans un monde où les habitants de la terre sont sous l’emprise de la peur, de l’anxiété, qui les oppriment. Comme les femmes ont eu peur, peur que les hommes ne les croient pas, peur qu’on les chasse, aujourd’hui le témoignage chrétien peut être au mieux moqué, au pire provoquer l’emprisonnement et parfois la mort.
Pâques, c’est cette quête aléatoire, risquée qui consiste à chercher à rejoindre le Christ Vivant sur un chantier sans cesse à recommencer où la vie gagne sur la mort. C’est notre espérance de l’aurore d’un jour nouveau.
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