Édito Pâques 2025

par Stéphane GRIFFITHS, Eglise Protestante Unie de Poitiers

C’est ce que nous nous disons, entre nous, au matin de Pâques, comme nos amis orthodoxes.

Mais comment le dire dans la rue à ceux que nous croisons en sortant du temple et qui, croyons nous, penseraient que nous sommes ivres mort, comme après un bon repas.

Parce qu’ils nous rétorquent : où est la réalité historique ? Ce sommet de la vie de Jésus a été relaté par les quatre évangiles. Certes, les quatre disent la même chose mais on ne le trouve dans aucun autre récit historique. Ce qu’en dit Flavius Joseph est même sujet à caution.

Si on regarde de près les quatre récits, on voit vite qu’il existe entre les faits qu’ils rapportent des différences et qu’ils ne sont pas un témoignage unanime. Beaucoup d’historiens pensent que l’édifice chrétien repose sur la foi en la résurrection et que cela avait conduit l’église primitive à inventer l’histoire de toute pièce, chaque évangéliste, pour sa paroisse, proposant un récit différent. Dans une vision rationaliste, « la foi est une illusion et ne résiste pas à un examen impartial des textes » (Hebert Roux). Si l’histoire ne prouve rien, la foi en la résurrection et sa transmission sur vingt siècles, des apôtres jusqu’à nous, ça c’est un fait historique.

Alors que dire à l’homme, à la femme  de la rue, le jour de Pâques ? Rien, il faut juste l’écouter parce qu’il a plein de choses à vous raconter, ses bonheurs, ses malheurs, ses bobos, ses solitudes, ses ennemis, ses amis. Et puis rentré chez vous vous allez prier pour lui, pour qu’un jour le souffle de Dieu se pose sur lui et qu’il se dise, même si cela n’a rien d’historique, j’y crois parce que ce Jésus est quelqu’un de  formidable, son message est mon actualité et ça c’est une bonne nouvelle !