L’animation financière au centre des préoccupations

Une rencontre régionale s’est tenue le 12 avril 2025 à Tours. Deux trésorières nous livrent leurs impressions.

 

C’est à l’initiative du Conseil régional et de l’Equipe Régionale des Affaires Financières (ERAF) que les pasteurs, les présidents et les trésoriers des conseils presbytéraux de la Région Ouest se sont rencontrés. Le pasteur Jean-Luc Cremer, président du conseil régional les a accueillis et s’est réjoui de leur présence et des échanges qui ont eu lieu.

Avant d’aborder les questions financières, la journée s’est ouverte sur une présentation de la Commission des Ministères, permettant d’éclairer un aspect méconnu du fonctionnement de notre Église.

Une journée riche en informations

par Valérie Guinais, trésorière Eglise protestante unie de Saintes-Cœur de Saintonge

 

La commission des ministères, est née  au 16ème siècle

Le pasteur Vincent Nême-Peyron, président la Commission des ministères, en a expliqué son origine et son fonctionnement actuel.

Calvin a défini trois ministères personnels :

– les pasteurs : pour la prédication et la distribution de la Cène. Ce sont avant tout des théologiens.

– les diacres.

– les docteurs en théologie (les enseignants).

– et un ministère collégial : le ministère des Anciens, nommé aujourd’hui conseil presbytéral.

Son postulat est que l’homme est capable de faire le mal y compris dans l’Eglise. D’où l’importance du pouvoir collégial pour lutter contre les abus du pouvoir personnel.

 

Dans cet esprit, la Commission des Ministères est constituée de dix membres luthériens et réformés, répartis entre cinq pasteurs et cinq membres d’Eglise engagés. Ils sont élus par le synode national pour un mandat de quatre ans.

Ce ministère doit mener trois missions :

– participer à la réflexion globale de l’Eglise sur les ministères.

– accompagner les étudiants, les proposants, les pasteurs en place qui souhaitent évoluer dans leur cheminement professionnel.

– discerner les pasteurs : en lien avec la mission d’accompagnement, ce travail commence en amont par la rencontre des étudiants au début et en milieu de parcours d’études puis s’affine avec les auditions des proposants.

 

Discerner les futurs pasteurs de nos Églises

Il s’agit d’une décision collégiale, la commission s’adjoignant dans ce cadre la participation de deux docteurs en théologie. L’objectif est de distinguer parmi les postulants ceux qui correspondent aux profils attendus pour la mission pastorale, en termes de connaissances théologiques, de comportement et d’attitude (empathie, bienveillance, aisance relationnelle, charisme, etc).

Notre église compte environ quatre cents pasteurs dont environ trois cents en paroisse, les autres officiant dans les aumôneries, les commissions, etc. Actuellement une quinzaine de pasteurs est nommée chaque année, contre une vingtaine de départ, ce qui conduit à un déficit d’environ cinq pasteurs tous les ans. Aujourd’hui 90% des nouveaux pasteurs sont issus d’une reconversion professionnelle, de toutes classes sociales, de toutes origines géographiques, et seulement un tiers est d’origine familiale protestante. Cette diversité, que la Commission des Ministères tient à soutenir, participe à la richesse de notre Eglise et est un signe d’espérance pour l’avenir.

 

Les finances

Robert Tenreiro, trésorier du conseil de la région Ouest a abordé différents sujets et répondu aux questions de l’assemblée.

 

La révision des comptes est obligatoire

Elle a un caractère obligatoire (art. 17 de notre constitution), par respect des donateurs. Entre mi janvier et mi février, un trésorier extérieur à la paroisse vérifie les comptes (il existe un guide de révision national pour uniformiser ce travail). Les paroisses qui gèrent des sommes importantes doivent faire appel à un commissaire aux comptes. Cette révision est ensuite transmise au président et au trésorier du conseil presbytéral, une copie est également transmise à la Région. Les comptes ainsi contrôlés sont présentés lors de l’Assemblée Générale de chaque paroisse.

 

Une situation financière difficile 

La contribution 2026 est en baisse de 2,67% (- 43 400 €), ce qui entraîne une difficulté majeure pour assurer le traitement des pasteurs. La commission régionale nous encourage à puiser dans nos réserves et à alerter les paroissiens devant cette situation préoccupante.

 

L’analyse des comptes par la Région

La Région procède à l’analyse des comptes de chaque paroisse. Elle s’appuie sur des indicateurs fondamentaux qu’il est important de bien renseigner, le nombre des foyers adhérents et le nombre des foyers donateurs :

FC : foyers connus (adhérents).

FP : foyers participants, versant des offrandes nominatives et des offrandes anonymes lors des collectes.

FON : foyers versant des offrandes nominatives et qui sont connus à l’unité près (reçus fiscaux).

 

La commission immobilière au services des Eglises locales

Chaque conseil presbytéral peut s’appuyer sur un « guide d’aide à la gestion des biens immobiliers » ainsi que sur un « guide énergétique ».

Il est également nécessaire de tenir à jour un registre de sécurité qui doit être accessible et signé par les différents intervenants.

Les différentes paroisses sont encouragées à engager des travaux énergétiques, pour réduire les dépenses d’énergie et s’engager dans la démarche de l’Eglise verte.

Pour réduire nos dépenses, il existe également le dispositif CEDRE, un groupement d’achat (pour les voitures, le mobilier, les fournitures de bureau, etc).

 

Les assurances

Une commission dédiée, comprenant seize personnes, se réunit tous les trimestres pour faire un point et rechercher les assurances les plus intéressantes. Elle s’occupe :

– de la prévoyance des salariés de l’église et des pasteurs retraités.

– de l’assurance de la flotte des voitures (de nombreux accidents sont à déplorer ce qui pose problème pour trouver des assurances intéressantes).

– de l’assurance du patrimoine immobilier : l’attention des conseils presbytéraux est attirée sur la nécessité d’un entretien régulier qui limite les dégâts et accidents onéreux à réparer (gouttières, toitures, etc). Cette année, à cause des catastrophes naturelles et de divers incidents importants concernant notre patrimoine, dû fréquemment à un défaut d’entretien, il faut se préparer à une forte augmentation des tarifs d’assurances (environ 1,18 €/m²).

Trésorière depuis un an, Elisabeth nous fait part de son expérience

Par Élisabeth Renaud, Église protestante unie du Cher

 

Les qualités principales d’un trésorier sont régularité et rigueur afin de ne pas se laisser déborder. Il encaisse les collectes des cultes, des célébrations…, payent les factures, remboursent les frais des uns et des autres, …. et surtout vérifie en fin de mois que le total de ses mouvements est le même que celui du relevé bancaire. En somme rien de bien compliqué. Il va également porter le montant des collectes à la banque chaque semaine.

 

Un logiciel adapté

Lorsque j’ai pris le poste de la trésorerie de mon Église, mon premier réflexe a été de m’approprier le logiciel de comptabilité Logeas créé spécialement pour les Églises locales.

J’avais tout à apprendre car la trésorière que je remplaçais n’avait pas franchi le pas et utilisait toujours la version cahier.

 

Les réunions bimensuelles

Le trésorier assiste à des réunions en visio-conférence organisées par le président et le trésorier de la région tous les deux mois avec les autres trésoriers. Ces visio-conférences permettent de partager les problèmes rencontrés dans la gestion de son Église et de mutualiser les bonnes pratiques.

 

Une rencontre régionale annuelle

Une rencontre a également lieu une fois par an où un membre de l’union nationale est invité, cette année ce fut le pasteur Vincent Nême-Peyron, de la Commission des Ministères..

Un point sur les finances par Robert Tenreiro, trésorier du conseil de la région Ouest, a permis de connaître où en sont les finances de la région.

D’autres intervenants comme Christian Roux, responsable de l’ERAF, Loïc Engelhard, Philippe Chasserieau, Charles-Antoine Bonzon, ont parlé de l’analyse des comptes, des assurances, des bâtiments, des paniers connectés…

 

Ses rencontres sont toujours enrichissantes et joyeuses. Qui a dit que les manipulateurs de chiffres étaient tristes ?

 

 

 

 

 

 

 

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