Ségolène Diamand-Bergé a une passion, le patchwork. Elle en a fait une activité artistique porteuse de messages. Françoise Giffard l’a rencontrée pour nous.
Pour sa retraite, Ségolène Diamand-Bergé s’est posée en Anjou. Mais depuis son enfance, elle a vécu dans plusieurs pays : Belgique, Allemagne, États-Unis, au gré des affectations de son père, directeur chez Saint-Gobain. Il a d’ailleurs présidé cette grosse entreprise pendant cinq ans. Sa mère est de la famille Voruz, fondeurs d’art nantais, à qui l’on doit beaucoup de mobilier urbain dont le magnifique escalier du passage Pommeraye à Nantes. Ségolène lui doit sa sensibilité artistique, et elle étudie la photographie.
Naissance d’une passion
Après son mariage avec un artiste, elle s’installe à Nantes. Elle s’occupe alors de monter les expositions du travail de son mari. Après son divorce, elle se marie avec Alain-Michel Diamand-Bergé, chacun avec trois enfants dont certains encore à charge. Ils partent vivre à Houston aux États-Unis où Alain-Michel, ingénieur dans le pétrole, est muté.
Côté religion, sa famille est catholique mais avec des ascendants maternels protestants. Elle découvre le protestantisme aussi en Allemagne et aux États-Unis. À douze ans, elle décide de ne pas avoir à choisir entre ces deux branches du christianisme. Son premier mari est d’ailleurs un luthérien hongrois.
Alain-Michel, lui, a découvert le protestantisme réformé. C’est donc tout naturellement qu’ils intègrent une Église presbytérienne à Houston. Pour s’occuper, Ségolène rejoint le groupe de patchwork (Quilt) de l’Église. Mais rapidement elle se met à faire du Quilt d’art. Elle fait de nombreuses expositions aux États-Unis et en France et obtient des prix.
Des sources d’inspiration diverses
Elle combine ses racines nantaises et l’histoire de l’esclavage américain pour créer une série sur le commerce triangulaire et la liberté. Elle s’inspire de ses rencontres et de son expérience multiculturelle pour exprimer la magnifique diversité du monde. Ce sera la base des vitraux de tissus qu’elle fait pour son église de Houston et qu’elle réalisera plus tard aussi à la demande de la paroisse d’Angers-Cholet.
Elle cherche aussi à s’insérer dans les terroirs locaux, avec par exemple la série faite pour l’église des mariniers à Saint-Clément-des-Levées sur le thème de la Loire, en utilisant des matières locales, le chanvre et le lin. Elle veut aussi faire passer des messages. Actuellement elle travaille avec des mélanges de tissus et de plastique pour illustrer la révolte des gilets jaunes. Elle dénonce la surconsommation en assemblant des toiles de sacs de supermarché.
L’art comme langage universel
Pour faciliter son travail, elle a fait venir des États-Unis une grande machine à matelasser qu’elle a installée dans son atelier. On peut venir chez elle pour prendre des cours de Quilt, pour matelasser des travaux en Patchwork, pour commander une œuvre, ou tout simplement pour se faire plaisir à voir son atelier coloré et ses œuvres en cours.
Avec Alain-Michel, elle participe activement à la vie de l’Église protestante unie d’Angers-Cholet, où Ségolène se trouve bien et apprécie la qualité des prédications. Avec d’autres paroissiens, ils ont lancé en 2012 Art et Spiritualité, un événement artistique. Ségolène y a conjugué sa capacité à préparer des expositions et son souci de l’œcuménisme, car cet événement s’est fait en collaboration avec la paroisse catholique Saint-Joseph. Au vu du succès, Art et Spiritualité a maintenant lieu tous les deux ans.
Ségolène est toujours pleine de projets et sait se renouveler au fil des ans. La création artistique est sa respiration et un langage universel pour cette globe-trotteuse. N’hésitez pas à faire un tour sur son site : www.segoquilt.com.
Françoise Giffard,
Église protestante unie d’Angers-Cholet