Par Claudie de Turckheim, EPU de Saintes-Sud Saintonge et Saint-Jean d’Angély
………
Dans notre Église, on ne prononce pas souvent le mot « discernement », excepté quand on recherche des nouveaux membres pour le Conseil presbytéral. Et pourtant, Corinne Charriau voit dans le discernement une démarche qui existe en continu, souvent sans en prononcer le terme : « Dans ce mot discernement que j’aime beaucoup, il y a l’idée de se poser, l’idée d’un processus qui dure dans le temps et que nous devons respecter quand nous souhaitons appeler quelqu’un à une responsabilité ».
Tenir compte des critères fixés
En Église, la prière a toute sa place dans le discernement. Pour Françoise Hangouët, « Discerner, c’est faire un choix avec l’aide de l’Esprit saint. ». Et Corinne Charriau ajoute : « Quand on appelle de nouveaux membres à rejoindre le Conseil presbytéral, on les porte dans notre prière. J’aime à penser que Dieu est de la partie, par son Esprit, et qu’il accompagne notre démarche de discernement ».
Discerner, c’est arriver à distinguer, à faire des choix en tenant compte des critères que l’on s’est fixé. Le premier critère qui vient à l’esprit est d’avoir des personnes diverses, au sein d’un groupe où chacune, chacun adhère au projet de vie.
Il semble ensuite raisonnable de rechercher des personnes déjà impliquées dans la vie de la paroisse. « Le Conseil presbytéral ne cherche pas avant tout des personnes qualifiées, comme par exemple un comptable pour le poste de trésorier…, car un autre critère est indispensable, celui de la capacité à travailler ensemble, explique Françoise Hangouët. On n’est pas obligé d’être toujours d’accord, mais il faut avoir à l’esprit que ce qui nous unit est plus fort. Prenons conscience que nos différences sont sources de richesses ».
Offrir les conditions d’une réponse
Toute personne discernée doit à son tour se positionner : cet appel qui lui est fait est-il pertinent pour elle, dans sa vie personnelle, dans ses engagements ? Pour Corinne Charriau, le respect de la personne pressentie passe aussi par l’acceptation du refus, sans fermer la porte : « Quand quelqu’un est appelé, je trouve nécessaire qu’il puisse prendre son temps, puisse répondre oui ou non à cet appel. Quelquefois, la personne entend l’appel, mais ce n’est pas le bon moment, elle a besoin de cheminer. ». Françoise Hangouët complète : « Nous essayons de discerner en amont des renouvellements de mandats, et nous proposons dans la mesure du possible aux personnes discernées de participer aux réunions du Conseil presbytéral en tant qu’invités permanents avant de s’engager davantage. »
Le discernement ne concerne pas que l’appel des conseillers presbytéraux, il s’exerce aussi quand on cherche des personnes pour rejoindre des équipes qui portent les différentes activités : sortie cinéma, groupe randonnée, accueil et ouverture du temple, coordination du verre de l’amitié, ménage, musique, décoration florale… Discerner, c’est le quotidien d’une vie paroissiale !