Noël en Allemagne

Noël rime souvent avec un moment cosy, un recentrage sur la famille. Favoriser l’intérieur, le dedans, car en allant vers Noël, les jours sont de plus en plus courts et sombres, les conditions climatiques souvent inhospitalières.

Dedans et dehors

Les couronnes de Ludwigsbourg (Allemagne) © Angelika Krause

Par Angelika Krause, pasteure retraitée

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Quand je regarde du côté de mon pays d’origine, l’Allemagne, cela semble bien pertinent. Cela invite à allumer successivement les quatre bougies de la couronne de l’Avent, à ouvrir l’une après l’autre les fenêtres du calendrier de l’Avent. Ne parlons pas de la bonne odeur des pâtisseries caractéristiques de cette période de l’année.

 

La petite clochette

 

Là, je voudrais vous parler du sapin. Traditionnellement, cet arbre rentre dans les maisons et les appartements le 24 décembre, pour Heilig Abend (veille de Noël)… même s’il se trouve fièrement dressé bien avant au centre des bourgs et villes de l’Allemagne.


Dans les familles, il est décoré le 24 ou la veille. Les portes de la pièce à vivre sont closes. Les enfants guettent le son d’une petite clochette qui indique le grand moment. Là, ils découvrent le sapin tous feux allumés, souvent par des bougies, mais aussi, plus prosaïquement, par des guirlandes électriques. Dans certaines familles on lira l’évangile de Luc, le récit de la nativité. Quelques cantiques… et l’ouverture des cadeaux est de mise.


J’ai grandi dans une région couverte de grandes forêts. Quelques semaines avant Noël, on apprenait par le garde forestier quelle parcelle était proposée pour la vente des sapins. Très souvent, nous nous y rendions en famille, munis d’une scie. Il fallait y aller assez tôt, autrement d’autres auraient déjà déniché le plus bel arbre… Mais pas trop tôt non plus… autrement le sapin aurait perdu ses aiguilles avant l’heure. J’ai toujours été émerveillée par l’écart entre cet arbre tout ordinaire qui poussait entre les hêtres et les chênes, dont on scrutait les qualités et les défauts, et la découverte du Christbaum, décoré, somptueux, le soir de Noël : l’arbre du Christ. Quand nous n’avions pas le courage de braver le froid, les sapins se vendaient également sur le marché.

 

Le Christbaum de la forêt

 

Quand j’étais adolescente, le Christbaum prenait parfois un sens particulier lors d’Arbres de Noël, organisés par et pour des groupes de jeunes. Quelques jours avant Noël, on se donnait rendez-vous en fin de journée. Le but était de trouver le Christbaum dans la forêt… On espérait qu’il n’y aurait pas de neige et surtout ni pluie, ni vent. Nous cherchions la lueur d’une bougie, et puis d’une autre. Nous l’avons toujours trouvé ! Lors d’une telle Waldweihnacht (Noël dans la forêt), le dehors, si élémentaire dans le récit de la Nativité, retrouvait toute son importance.


En Allemagne, cette approche de Noël a été ravivée lors des restrictions dues au Covid. Cela nous a inspiré de célébrer, avec l’Église de Barbezieux, un Noël dehors. Lors d’une balade contée et chantée, nous avons ensemble élaboré une grande étoile illuminée avec des éléments de la nature.
Noël vient pour ceux qui sont contraints au dehors, renvoyés à la précarité. Ce soir-là, dans la rencontre d’amis et d’inconnus, nous avons expérimenté, malgré le froid et la grisaille, une lumière qui nous illumine.

 

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