Par Sylvette Poulet-Goffard, Église protestante unie de Loire-Atlantique
Il y a maintenant près de deux ans, la paroisse s’est réunie à plusieurs reprises pour établir son nouveau projet de vie.
Un des axes de ce projet portait sur la question suivante : « Comment vivre des rencontres fraternelles qui favorisent les échanges intergénérationnels, interculturels, interreligieux et inter-sociaux ? ». S ‘appuyant sur le « Comment ? », l’équipe organisatrice s’est orientée rapidement vers la recherche d’une méthode, méthode dont le caractère généraliste pourrait aider chacun dans sa relation avec l’autre quel que soit le contexte.
Rester humble
La dimension spirituelle a, tout au long du travail de préparation, porté l’équipe. Le schéma a pris forme rapidement. Il s’agissait, dans un temps regroupé, de proposer trois moments différents (une approche philosophique, une relationnelle et une théologique). Le Conseil presbytéral a soutenu le projet, Sylvie Zambelli, assistante de paroisse, y a participé de façon concrète et les intervenants se sont montrés intéressés pour vivre cette aventure.
L’atelier philo du vendredi, piloté par François Renaud, prêtre, vicaire général du diocèse et philosophe, nous a permis d’approcher la complexité du mot « Fraternité ». Pour un même terme latin « Fraternitas », deux mots grecs : adelphotes, la communauté fraternelle, et philadelphia, le sentiment, la vertu et l’amour fraternel. Quelle priorité donner ?
Chacun d’entre nous est amené à articuler ces deux pôles.
Des termes forts ont été déployés : valoriser la différence, consentir à la Fraternité, répondre à une convocation (philosophie de Lévinas).
Après avoir évoqué les différents aspects de la Fraternité, François Renaud a insisté sur l’importance de profiter des petites « cures de nous », de rester humblement fraternels, malgré tout…
Exprimer sa gratitude
La journée du samedi sur la communication bienveillante, pilotée par le pasteur Bertrand Marchand, nous a conduits sur un registre fort différent.
À partir d’une réflexion sur ce qui empêche ou favorise la communication, Bertrand Marchand nous a guidés peu à peu vers une prise de conscience de notre responsabilité dans la relation à l’autre.
Qu’est-ce qui est vivant en soi dans l’instant présent ? Pour cela, il s’appuie sur la méthode de Marshall Rosenberg.
Avoir un désir de lien, prendre conscience de ce que l’on reçoit, exprimer sa gratitude.
Avoir la conviction que l’autre a une énergie divine. Le Divin s’occupe du reste.
Bertrand Marchand a fait référence à plusieurs reprises à des personnages bibliques.
Les mises en situation de l’après-midi ont permis une expérimentation des apports du matin.
Le culte du dimanche, préparé par Jean-Pierre Vilar et Anne-Catherine Weiss, a été une sorte d’apothéose de ce qui avait été vécu les deux jours précédents. Le point d’orgue a été l’installation par Bertrand Marchand du nouveau Conseil presbytéral de l’EPULA, Conseil qui s’est vu ainsi propulsé vers l’horizon de la Fraternité, horizon qui se décline au jour le jour.
Photo mise en avant : © Luisella Planeta – Pixabay