Par Christiane Laurent, journal Paroles protestantes Est-Monbéliard
…….
Chez les catholiques romains et les protestants, l’Avent commence le quatrième dimanche avant Noël, et se termine le 24 décembre. Pour les chrétiens d’Orient, dont les orthodoxes, l’Avent dure six semaines et commence entre le 11 et le 15 décembre. Il existe plusieurs origines à cette tradition de la couronne de l’Avent.
Une couronne pour patienter jusqu’à Noël
La tradition de la couronne de l’Avent remonte au XIXe siècle et nous vient d’Allemagne.
L’invention de la couronne est attribuée au théologien et éducateur allemand Johann Hinrich Wichern (1808-1881), fondateur vers 1830 à Hambourg d’un établissement pour enfants démunis. Le théologien crée cette couronne car les enfants n’arrêtaient pas de lui demander quand Noël aurait lieu.
Pour les aider à visualiser les jours, il dispose sur une roue en bois quatre grosses bougies blanches pour les dimanches, et des plus petites de couleur rouge pour chaque jour de la semaine… jusqu’au 24 décembre. Il organise une cérémonie pour allumer chacune d’entre elles : un chant, un passage de la Bible en lien avec la venue du Messie…
Les bougies quotidiennes ont peu à peu disparu et sont remplacées par le calendrier de l’Avent. À Hambourg, l’éditeur protestant Friedrich Trümpler invente une horloge de Noël, en 1902. Puis un autre éditeur catholique, Gerhard Lang, publie un calendrier avec 24 poèmes et 24 images. Les fenêtres apparaissent en 1920 et les chocolats en 1958.
La roue en bois elle s’est depuis parée de sapin et l’imagination de chacun conduit à réaliser des couronnes de plus en plus originales.
Quant aux couronnes de porte, elles appartiennent à la tradition anglo-saxonne et sont une simple marque de bienvenue. Elles laissent également libre cours à l’imagination..
Une forme symbolique depuis l’Antiquité
Avant d’être une tradition chrétienne, la couronne de Noël est une tradition païenne qui accompagne la célébration du solstice d’hiver et donc du retour – ou de la renaissance – du soleil. Les Romains craignent de voir le soleil disparaître pendant l’hiver. Ils confectionnent alors des roues de feuillages, faites de rameaux de pin. Seul arbre à ne pas perdre ses feuilles pendant la saison hivernale, ses branchages vert intense symbolisent donc la vie, l’espoir du renouveau de la nature et, plus largement, le rythme cyclique de l’univers.
Cette tradition s’est répandue dans les pays germaniques et scandinaves et s’est adaptée, plus tard, à la culture chrétienne. C’est au XVIe siècle que la couronne de l’Avent est apparue pour la première fois et a remplacé la symbolique de la roue. Inspirée par la couronne de Sainte-Lucie, la couronne de l’Avent représente le symbole de l’espérance des chrétiens qui se préparent, au cours de cette période, à l’arrivée du Christ.
En effet, Sainte-Lucie (dont le nom est dérivé du latin lux, « lumière ») est fêtée le 13 décembre et sa célébration marque, traditionnellement, le premier jour à partir duquel le soleil se couche plus tard. Jusqu’à la réforme du calendrier de 1582, la Sainte-Lucie coïncidait notamment avec le solstice d’hiver et le retour progressif de la lumière.