……..
Par Hermann Grosswiller
………
Combien sont-ils dans les paroisses et les instances de l’Église, à exercer un service particulier dont ils assument la responsabilité, les soucis et les joies qui vont avec ?
Une multitude d’engagements
De la visite de voisinage à la catéchèse en passant par l’entraide ou l’accueil, une grande partie des paroissiens a un jour assumé un soutien ponctuel ou régulier pour leur communauté. Cela a pu être pour un simple voiturage, une vaisselle, l’organisation d’une rencontre ou un engagement plus régulier ; la structure-même de l’Église tient sur ces services souvent invisibles et mal identifiés.
Car si les besoins d’aide sont légion dans une Église locale, la mentalité de service des paroissiens fait que souvent les personnes disparaissent une fois le devoir accompli. Le plus souvent, il s’agit d’humilité et on trouvera bien l’occasion de leur écrire un message de remerciement. Mais parfois l’engagement a été marqué dans la durée et personne ne s’en est réellement soucié au moment du départ, ce qui peut générer de l’incompréhension.
La reconnaissance, un équilibre
Car si les paroissiens ne s’investissent pas d’abord pour être remerciés, chaque action appelle sa reconnaissance. L’engagement doit en effet être compris comme un échange, même s’il est à première vue gratuit. Pour la communauté, le gain est évident car le bénévole prend une part des actions nécessaires à la marche de l’Église, à son état d’esprit et à son témoignage. De leur côté beaucoup de bénévoles disent être nourris des rencontres faites au fil de leur action.
Mais parler d’un équilibre de l’engagement est autre chose. Par exemple, comment gérer la responsabilité d’une fonction (catéchèse, information, visite…) sans qu’elle soit délimitée et reconnue ? Pour la paroisse, donner une responsabilité c’est pouvoir la reprendre, l’évaluer, la faire évoluer au besoin. Pour un bénévole, accepter une responsabilité c’est la définir notamment dans le temps, avoir l’autorité suffisante pour l’exercer et que cela soit reconnu de tous. Le minimum de l’équilibre est donc une reconnaissance claire.
Des ministères locaux parfois ponctuels
Il existe de nombreuses manières de reconnaître un engagement, ou un ministère particulier. La liturgie de l’EPUdF permet de le faire en offrant un cadre, un certain nombre de paroisses organisant d’ailleurs déjà un culte annuel où la reconnaissance des ministères locaux est à l’honneur. Mais cette liturgie, dans son état actuel est centrée sur les ministères locaux habituels comme la catéchèse, les visites ou la diaconie, sans parler du Conseil presbytéral qui a sa liturgie propre. On peut certes y ajouter d’autres fonctions ; encore faut-il s’apercevoir qu’un service, même ponctuel, est un ministère à part entière. L’organiste, l’auteur du bouquet de fleurs ou le chauffeur occasionnel sont des ministres à part entière ; même s’ils n’attendent rien en retour, l’équilibre de leur engagement est nécessaire, ne serait-ce que par un merci ou une attention qui marque leur appartenance à la bonne marche de la communauté.
Clarifier les missions
On entend couramment des récits de paroissiens éloignés de leur communauté ou du protestantisme dénonçant son ingratitude ou un manque d’attention. Par ailleurs, certains responsables de paroisses évoquent la présence de personnes engagées depuis des décennies et usées par la tâche. Réfléchir aux missions que l’on donne et organiser leur reconnaissance devient alors une responsabilité communautaire majeure.