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Des musiques à écouter en avril
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« Cette lettre s’adresse à ceux qui continuent de rêver malgré les obstacles. Du haut de nos esprits, nous contournons les écueils et sommes debout contre l’infini ». C’est par ces mots que Jacques Lenot, né en 1945, nous convie à un voyage pas comme les autres. Un voyage qui va traverser d’intenses couches de souvenirs, un voyage dont la poésie sera le fidèle compagnon, un voyage qui nous emmènera très loin, au fond de nous-mêmes, dans une quête intérieure quasi spirituelle. Merveilleux interprètes, Nicolas Dautricourt au violon et Dana Ciocarlie au piano sont les partenaires précieux de cette musique sublime. Dans les quatre fragments qui composent la Lettre au voyageur, un même questionnement passe d’un instrument à l’autre, avec des expressions toujours renouvelées, accentuées par le jeu intense et virtuose des musiciens.
On retrouve l’inspiration poétique dans les pièces pour piano seul. D’une clarté chatoyante ou d’un sombre bourdonnement, le toucher de Dana Ciocarlie nous emmène dans les profondeurs de nos pensées.
Secrètement à la nuit, trois pièces pour violon et piano écrites à partir de poèmes d’Else Lasker-Schüler, terminent ce disque avec une étrange beauté, semblant émaner de la grâce divine de l’archet de Nicolas Dautricourt.
Béatrice Verry
Chanson française
Quel deuil pour Daft Punk ?
Les deuils sont toujours instructifs, y compris quand personne ne meurt. La séparation de Daft Punk a ému partout dans le monde et pas seulement dans le pays natal de la French touch. L’onde de choc est évidemment moins dramatique qu’à l’assassinat de John Lennon en 1981, mais elle porte la même puissance symbolique : une génération voit se clore « son » temps – les années 90.
Le monde n’est en rien privé du répertoire enregistré par Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, toujours disponible, mais vingt-huit ans d’activité s’achèvent, qui sont parfois la totalité de la vie de jeunes adultes. Comme à la séparation des Beatles, à la mort de Mike Brant ou de Kurt Cobain, il ne faut pas sous-estimer la violence de l’expérience d’un deuil « culturel » ni l’importance formatrice de sa résilience.
Bertrand Dicale