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Et si le rock’n roll s’invitait dans nos cultes ?
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Quand vous entrez dans la grande salle du centre Martin Luther King à Poitiers où se déroule le culte de l’Église baptiste, vous êtes frappé par la scène : une batterie au fond, une forêt de pieds de micros, des pupitres et des baffles à faire pâlir les petites enceintes de nos églises ou temples « historiques ». Sans parler des écrans de télévision partout pour retransmettre les textes des chants qui exploseront le dimanche.
Les Églises dites évangéliques ont su prendre le virage d’une musique qui fait venir aussi bien les jeunes que leurs grands-parents de ma génération qui ont dansé au rythme des rockers des années soixante.
La musique contemporaine chrétienne
Le rock’n roll est issu des traditions de la musique noire (blues et negro spiritual) et de la musique blanche « folk » américaine. Le negro spiritual et le gospel devaient naturellement conduire à une forme de rock portant le chant d’Église comme c’est le cas aujourd’hui dans les Églises évangéliques américaines. La MCC (ou CCM pour Contemporary Christian Music) est un genre de musique populaire moderne sur des sujets liés à la foi chrétienne, interprété par des artistes et des groupes chrétiens. Cela a fait tache d’huile en Europe et c’est une musique qui gagne petit à petit les Églises historiques surtout dans les mouvements de jeunesse. Par exemple les JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) et les Frat (rassemblement annuel de jeunes chrétiens en Île de France) chez les catholiques. Jeunesse en mission a été précurseur aussi dans le protestantisme. Je ne range pas dans cette catégorie des chanteurs comme Jo Akepsimas, Noël Colombier ou Raymond Fau qui empruntent plutôt à la chanson à texte qu’au rock’nroll.
Il faut parler aussi des artistes qui chantent leur foi sans pour autant avoir la prétention d’être chantés dans les célébrations et qui peuvent être évangélisatrice : Bob Dylan (« I believe in you ») et Joan Baez (« Mary »), Elvis Presley, U2 et d’autres. Après Bécaud, Moustaki et Brel, des chanteurs pop-rock comme Voulzy, Cabrel, et d’autres ont chanté des textes dans lesquels les chrétiens se retrouvent.
Un culte façon rock’n roll ?
Il y a ceux qui sont farouchement pour (le rock permet de toucher les nouvelles générations et de vivre des célébrations plus gaies, plus dynamiques) et d’autres qui ne conçoivent pas une messe ou un culte sans orgue et pour lesquels le rock’n roll est assimilé à ces jeunes qui ne respectent rien, à des thèmes tels que la sexualité, la rébellion, la consommation de drogue et d’alcool, etc. voire au diable. Le débat est ouvert.
Voir le top 10 du site Aleteia ou Foi et Vie, février 2017, Protestantisme et musique aujourd’hui.
Petite démonstration : L’hymne de l’épître aux Éphésiens 1.
Stéphane Griffiths, Église protestante unie de Poitiers
Le groupe Glorious est aujourd’hui la coqueluche des jeunes chrétiens. Formé en 2002, à la suite des Journées mondiales de la jeunesse, il rencontre un succès auprès des jeunes et suscite la curiosité des médias. Glorious compte onze albums studios. Les premiers albums étaient principalement des textes de louange, les derniers ont des références chrétiennes moins explicites pour toucher d’autres publics. « Glorious est la réponse à l’appel de Dieu : écrire des chansons qui éveillent les Églises et chaque personne au fait que nous sommes rachetés et appelés dans l’histoire de Dieu ». |