© Élisabeth Renaud
Par Élisabeth Renaud, rédactrice en chef du Protestant de l’Ouest
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J’ai alors énuméré les atouts de la capitale berrichonne : sa cathédrale qui n’a rien à envier à Notre-Dame de Paris, son cœur de centre-ville avec ses maisons à colombages, son palais Jacques-Cœur, du nom de l’argentier du roi Charles VII, son palais Lallemand, ses marais en centre-ville, uniques en France, et bien sûr son festival de musique Le Printemps de Bourges qui, quand même, lui disait quelque chose. Bref ! La liste était longue, mais je sentais bien que je ne l’avais pas convaincu.
Le verdict
Et puis, un mois après, le 13 décembre exactement, sont tombés les résultats du concours pour désigner la capitale culturelle européenne en 2028. Bourges, petite ville de 65.000 habitants, se retrouvait en finale face à trois métropoles : Clermont-Ferrand, Rouen et Montpellier. De quoi ne pas être très optimistes !
Avec des amis protestants, nous nous sommes rendus dans l’immense hall de la mairie afin de découvrir en direct les résultats diffusés sur un écran géant. Après des discours qui n’en finissaient pas, la cheffe de la représentation de la Commission européenne en France a enfin pris la parole, une enveloppe à la main contenait le nom de la ville lauréate : Bourges. L’annonce des résultats présidentiels dans le QG d’un parti politique doit faire le même effet. Je vous laisse imaginer… « Le Petit Poucet a gagné ! » s’est exclamé le maire.
La salle Calvin
Le lendemain, le quotidien énumérait les projets faisant partie de la candidature. Pas de construction mais des rénovations de bâtiments historiques et à ma grande surprise, la salle Calvin n’y figurait pas. Dans la liste énumérée à la personne dubitative sur Bourges, je n’avais pas expliqué que Jean Calvin avait séjourné à Bourges durant une année pour y suivre des cours de droit. Une salle et une chaire portent son nom, une rue et un pont également. Malheureusement, depuis plusieurs années, la salle est fermée au public car trop vétuste. (Pour en savoir plus sur Calvin et Bourges, je vous invite à (re)lire l’article paru en 2020 sur ce site).
À l’annonce des résultats, un ami protestant s’est empressé d’envoyer un courriel à une élue du département et membre de notre communauté protestante pour la féliciter et rappeler la salle Calvin à son bon souvenir. Affaire à suivre… car nous avons bien décidé de ne pas la lâcher (l’affaire).
Après Paris en 1989, Avignon en 1999, Lille en 2004 et Marseille en 2013, Bourges va donc être capitale européenne à côté de Ceske Budejovice (République tchèque) et Skopje (Macédoine du Nord). Alors, si, Bourges peut faire rêver !
Mais en attendant 2028, 2024 est bien là, et je vous souhaite une très belle année !
