Une Église, un pasteur, un projet – 4*
Si vous passez devant le temple de Saint-Brieuc, vous verrez une bâtisse de taille moyenne, construite au début du siècle et bien ancrée dans le quartier Saint-Michel. Vous entendrez aussi le bruit des marteaux piqueurs et vous verrez des artisans qui s’affairent.
Serait-on en train de tout démolir ? Non, juste s’agrandir, c’est le souhait du Conseil presbytéral et de son pasteur Hervé Stücker. La plus petite paroisse de Bretagne, dont les membres se sont beaucoup renouvelés ces dernières années, se sent à l’étroit dans ses murs.
Car le temple et la salle paroissiale ont besoin d’être agrandis. Le temple, pas forcément pour les cultes hebdomadaires qui réunissent une trentaine de personnes, mais pour les rassemblements exceptionnels, les expositions, les conférences. Et surtout la salle paroissiale est vraiment trop petite pour les déjeuners mensuels, les rencontres, et pour héberger des associations. Le nouveau projet immobilier permettra de gagner deux rangs de bancs au temple, de doubler la surface de la salle paroissiale, de la rendre beaucoup plus confortable, et de créer un bloc sanitaire convenable.
Créer des lieux de convivialité
Avant la pandémie, le premier dimanche du mois, un repas paroissial réunissait une trentaine de personnes. « On mise beaucoup sur la convivialité », dit le pasteur Hervé Stücker. « Je pars du principe que l’évangélisation passe aussi par les repas, lieu très intéressant pour ouvrir les débats ». Les paroissiens viennent avec des amis, des connaissances qui reviennent ou pas… Jusqu’à présent, les repas avaient lieu dans la salle de culte. Les gens sont là pour parler entre eux. C’est l’occasion de grandes discussions. « Une des difficultés de notre Église est que lorsqu’on pense évangélisation, on pense rôle du Conseil presbytéral, du pasteur, de l’Église en tant que structure, mais on oublie que c’est d’abord les paroissiens. L’évangélisation n’est crédible que quand celui qui est touché par la foi peut en parler en toute liberté avec d’autres ». Les repas partagés dans un cadre d’Église sont propices à des échanges sur des questions d’Église.
Se rapprocher de la société laïque
La salle paroissiale rénovée, équipée sur le plan numérique, va permettre d’héberger des expositions, d’organiser des conférences et d’accueillir des associations dans de meilleures conditions. L’association des Narcotiques anonymes, par exemple, est très contente d’avoir ses permanences dans un lieu d’Église, car « leurs membres se sentent à l’aise. Ils sont accueillis par des gens pour qui la vie a du sens, qui n’offrent pas de solution, mais qui réfléchissent, et eux aussi réfléchissent au sens de la vie. C’est autre chose que de juste donner la clé. Mon souhait en tant que pasteur, dit Hervé Stucker, c’est d’accueillir des associations comme celle-ci ou la Cimade qui sont en quelque sorte des passerelles, dans la mesure où elles provoquent des discussions sur qui est Dieu. Il faut planter des graines, mais il faut savoir labourer le terrain et les locaux en font partie ».
Claudie de Turckheim
* Cet article est le quatrième de la série « Une Église, un pasteur, un projet ». Lire le précédent « Un journal missionnaire ».