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Les dix-huit tableaux sont en papier : papier kraft, gaufré, papier de soie, napperon pâtissier, parchemin, emballages de récupération, page de revue, calque… ce papier étant, selon les tableaux, découpé (avec des très petits ciseaux ou un scalpel), froissé, tressé, superposé.
Des symboles chrétiens
Chaque tableau représente un symbole chrétien différent. Nous ne pensions pas qu’il y en avait autant ! Qui sait que le pélican est un symbole christique ? Pourquoi saint Patrick, dans son travail d’évangélisation de l’Irlande, montrait-il des trèfles aux païens ? N’y aurait-il pas quelque analogie entre la légende du phénix qui renaît de ses cendres au bout de trois jours et les trois jours qui séparent la Crucifixion de la Résurrection ? La rose de Luther –un des rares symboles exclusivement protestants– fait beaucoup parler.
Le tableau, La croix huguenote, entourée d’une foule de minuscules détails a demandé deux mois de travail et a été découpée dans une seule feuille de papier noir. Ce tableau présente les portraits de huit personnes ayant compté au temps de la Réforme avec seulement leurs initiales : aux visiteurs de retrouver qui elles sont… Il peut être amusant aussi de retrouver les deux premiers humains dans l’Alpha et ce qui est écrit dans le feu du buisson ardent (c’est en hébreu, ça ne saute pas aux yeux !).
Et des notices explicatives
Comme à son habitude, c’est le mari de l’artiste, Pascal Geoffroy, qui réalise les cadres en bois et écrit les notices explicatives. Cet amoureux de la langue française, pour cette exposition, les a rédigées en cent mots seulement, pas un de plus – avec la traduction en anglais qui n’est pas inutile, puisqu’à Saint-Maixent, deux familles de visiteurs venaient de la Belgique néerlandophone…
L’exposition a été inaugurée et expliquée le 31 juillet à Melle après un mois d’accrochage, en présence des artistes, puis transportée à Saint-Maixent où elle a vu passer à ce jour plus de cent-vingt personnes de tous horizons. Elle a eu trois fois les honneurs de la presse locale. Elle a surtout permis de rencontrer des gens qui n’avaient jamais mis les pieds dans un temple, de susciter des questions et des conversations à bâtons rompus passionnantes, quelquefois compléter de ce que nous pensions savoir, de laisser nos adresses à des personnes en recherche question foi… À Dieu soit seul la gloire, mais merci à Marie-Hellen Geoffroy pour sa créativité et sa minutie, et tout ce qu’elle a permis d’échanges authentiques autour de son travail, pour une meilleure visibilité de notre Église.
Jocelyne Cathélineau,
Église protestante unie de Melle – Celles – Saint-Maixent