Une sélection de livres à lire en juillet

Un roman policier, une biographie, un livre d'histoire et une bande dessinée.
Policier

Crime dans l’été de Nîmes

Les Fruits du Mal, Marine Jullian, Ex æquo, 2021, 150 p., 14 €.

Sous la chaleur écrasante de l’été nîmois, un double crime va perturber les vacances du commandant Sandoval. À peine aura-t-il le temps de faire un saut sur le cours Mirabeau d’Aix et de voir une exposition de vaches colombiennes à Arles ! Quel est donc le « mal » que finira par cerner cette équipe de la Crim’ faite d’amitié, d’émulation et… d’une « sagesse » qui séduira le commandant ?

Avec ce second roman, Martine Jullian nous entraîne dans l’enquête avec précision et sobriété, juste ce qu’il faut d’évocations et d’expressions régionales pour réveiller l’imaginaire du protestant du Midi qu’elle connaît bien. Parfait pour se laisser emporter aux heures trop chaudes de l’été.

Gilles Daudé


Biographie

La vie de la famille Casadesus

Les Casadesus, Frederick Casadesus, éd. Du Cerf, 2022, 224 p., 20 €.

Les Casadesus ! Qui n’a pas entendu parler de Gisèle, la comédienne à la foi protestante, ou de Jean-Claude, le chef d’orchestre, ou encore de Marius, le compositeur du Concerto Adélaïde qu’il avait fait passer pour un vrai Mozart !

Frederick Casadesus nous raconte l’histoire de cette famille, sa famille. Une famille extraordinaire ! Luis, le petit-fils d’une jeune catalane venue en France vers 1830, musicien autodidacte, va insuffler le goût de l’art de haut niveau à ses descendants. Car cette famille ne cesse de donner à la France des artistes de renom. Et ce dans de nombreux domaines: musique sous des formes multiples, théâtre, littérature, danse, peinture, sculpture, photographie, cinéma…

Ordinaire aussi avec ses amours fragiles, ses conflits, ses soucis… Ces artistes admirés sont faits de chair et d’os. L’écriture est belle et le livre se lit comme un roman. C’est un vrai plaisir de découvrir cette famille brillante et attachante.

Françoise Giffard


Histoire

Au-delà du mythe

Les héroïnes de la Tour de Constance. Du martyr au symbole, Pierre-Yves Kirschleger, Ampelos, 2021, 164 p., 12 €.

Ce petit livre, écrit à la suite d’une journée d’étude donnée pour le 250e anniversaire de la libération des femmes détenues à la tour de Constance, fait un tour d’horizon de leur rôle dans l’histoire protestante. Après une présentation de Marie Durand et de sa famille, une étude archéologique présente la tour elle-même.

L’étude de l’historiographie depuis le XIXème siècle montre une évolution de l’image des détenus. L’historien Daniel Benoit fait de Marie Durand leur porte-parole et leur étendard – du coup, nos contemporains ont tendance à oublier ses compagnons et compagnes d’infortune. Bien qu’œuvre d’historiens et de spécialistes, ce livre se lit aisément et avec plaisir, il renouvelle heureusement notre lecture de cet épisode de l’histoire de France et du protestantisme.

Michèle Behr


Bande dessinée

Enfance exilée

Piments zoizos. Les enfants oubliés de La Réunion, Tehem, Steinki, 2022, 159 p. 20 €.

Cet album réussit l’alliance du documentaire et de l’histoire de personnages attachants, en l’espèce : Jean, Didi et Miche, Réunionnais qui, confiés à l’Aide sociale à l’enfance, seront envoyés à des milliers de kilomètres, en métropole. Faute de moyens donnés aux DOM-TOM, entre 1962 et 1984, les structures d’accueil locales saturaient. Ainsi, 2 000 mineurs de La Réunion ont été déplacés, notamment dans la Creuse. De foyer en famille d’accueil, les quelques bonnes volontés n’ont pas suffi à compenser ce déracinement. Pleine d’humanité, cette histoire est richement documentée et sonne le créole.

Nadia Savin

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