♥ Roman historique
L’histoire de la famille Bertheau
Une famille protestante à Châtellerault 1541-1698, Roland Gaillon, La Cause, 2021, 163 p., 15 €.
Sous forme d’un journal intime tenu de père en fils entre 1541 et 1698, s’écrit l’histoire du protestantisme poitevin, de ses origines, jusqu’à peu après la révocation de l’édit de Nantes. La famille Bertheau, famille aisée, se convertit au protestantisme. Au travers de son histoire, de sa conversion et de son abjuration, est décrite celle des habitants de Châtellerault et des Français en général aux prises avec les événements, dramatiques ou pas, de l’époque. On y voit ainsi les évolutions de la pratique religieuse huguenote. On passe d’une interdiction absolue avec persécutions à une liberté totale sous Henri IV, puis une coexistence tacite. Cette tolérance est notamment plus accentuée dans le pays poitevin que dans le reste du Royaume. La révocation de l’édit de Nantes signe le retour des persécutions avec son lot d’arrestations, de brimades en tout genre, de condamnations à mort et d’abjurations forcées.
Le livre, écrit d’une manière alerte et plaisante, retrace la période mouvementée des 16e et 17e siècles, celle des guerres de religion.
Françoise Perrier-Argaud
Roman biblique
À la rencontre de Jésus, un fils, un frère, un ami
Au jardin des Oliviers, Joëlle Randegger, Olivétan – OPEC, 2022, 328 p., 19 €.
Voici un roman qui nous entraîne sur les pas de Jésus, mais pas que… surtout sur les pas des femmes entourant Jésus depuis sa naissance et même avant. C’est avec « Mariam, mère de Jacob » que nous cheminons à travers ses écrits destinés à garder une trace de l’extraordinaire qu’elle a vécu. Un extraordinaire pourtant enraciné dans la réalité d’une communauté, dans le quotidien des personnages bibliques, les rendant plus proches de nous, leur donnant un contour, une densité, une personnalité. Jésus, Yeshoua, s’humanise devant nos yeux.
L’auteure propose une lecture inédite du récit évangélique, nous ouvrant de nouvelles pistes de réflexion et de compréhension d’évènements pourtant tellement connus des lecteurs de la Bible.
Un ouvrage qui se dévore et qui nous invite à repenser à notre tour d’autres récits d’Évangile.
Nicole Roulland-Rupp
Société
L’identité est-elle devenue la question… du siècle ?
Le siècle des égarés, Julia de Funès, L’Observatoire, 2022, 134 p., 17 €.
Ce livre analyse ce thème et observe la société pour tenter de comprendre l’évolution de notre culture. Car l’évolution est bien là : au « il faut » des valeurs humanistes succède le « respecte qui je suis ». Nos choix de vie sont-ils issus de notre volonté propre ou n’obéissent-ils qu’à des conventions sociales, familiales ? L’identité chosifie et schématise, tandis que reconnaître l’autre suppose de le considérer comme un sujet libre. Ce livre aborde les questions d’identité et d’appartenance en les scrutant pour voir comment elles peuvent devenir des obstacles à la liberté du sujet : il conclut que seule la reconnaissance préserve le sujet du piège identitaire (nous retrouvons Lacan).
Évoquant des thèmes comme l’identité de genre, le wokisme, l’universalisme, l’identité nationale, l’égalité, l’acceptation des différences, et bien d’autres sujets d’actualité, ce livre propose des pistes de réponses sans entrer dans le dogmatisme.
Un livre à lire pour qui veut comprendre notre siècle.
Mino Randria
Jeunesse
L’histoire de Gabrielle
Oups… J’ai fait tomber le Mont Granier !, David Gautier, Boule de neige, 8e édition, 2021, 64 p., 10,50 €.
Nous sommes en 1248. C’est l’histoire d’une bergère, Ninon, qui a jeté le papier de sa barre chocolatée « Smikers » dans la zone interdite du Mont Granier, un endroit rempli de trous.
Et, oups… le papier a fait écouler la pointe du Mont Granier. Les rochers de l’éboulement aplatissent les habitants, on dirait des crêpes et tout le monde en veut à Ninon qui a fait une très grosse bêtise.
J’ai bien aimé parce que la semaine précédente j’ai fait une randonnée jusqu’au Mont Granier. Mais à cause de Ninon, on ne peut plus aller au bout du Mont, on ne peut plus toucher la croix ; parce que les gens aplatis comme des crêpes boivent du vin de Savoie pour reprendre forme et après ils sont « ronds ».
NDLR : Comme à son habitude, David Gautier sait illustrer les « monuments » alpins. Cette fois-ci c’est le Mont Granier qui est mis à l’honneur. S’il a fait des dégâts au XIIIe siècle, il continue de s’écrouler régulièrement, interdisant partiellement son accès. Ce conte alpin fera rire petits et grands !