Étape importante de la vie spirituelle, la Confirmation intrigue par la variété des pratiques et des significations qu’elle évoque. Elle met à jour plusieurs visions de l’Église et de la foi.
Les mots sont parfois ambigus. Pour un catéchumène, « faire sa Confirmation » peut marquer la fin du catéchisme, le moment où il témoigne publiquement de sa foi, un accès à la sainte cène, la reconnaissance par l’Église qu’il est maintenant adulte, ou la reprise à son compte des engagements pris lors de son baptême.
Annoncer de la part de Dieu
Les Églises protestantes ne reconnaissent que deux sacrements, le baptême et la sainte cène, définis comme des signes visibles de la grâce invisible de Dieu et recommandés par Jésus lui-même dans les évangiles. La confirmation n’en fait donc pas partie. Elle marque néanmoins dans de nombreuses paroisses un passage à la vie adulte où les jeunes témoignent en conscience de leur appartenance à la vie de l’Église. Et ce témoignage peut prendre des formes très variées suivant les différentes traditions. Au point que dans la constitution de l’Église protestante unie de France, qui est son texte de référence, ne figure aucune mention explicite de la Confirmation. Seules les dispositions spécifiques luthériennes du règlement d’application de cette constitution évoquent les conditions d’admission à la Confirmation. Celle-ci y est définie comme « l’annonce aux catéchumènes que Dieu les confirme dans l’alliance du baptême qu’ils ont reçu étant enfants ». Dans cette compréhension partagée par certaines traditions réformées, c’est l’Église qui confirme de la part de Dieu. La mission de l’Église est ici d’annoncer, en étant porteuse d’une parole particulière.
Prendre ses responsabilités
Pour d’autres traditions dans l’Église, le catéchumène ne demande pas à être confirmé mais confirme lui-même. Il pose ainsi un acte d’adulte en témoignant de l’importance de Dieu dans sa vie et en partageant la recherche et l’approfondissement toujours actuels de sa foi. Par ces gestes, il prend sa place dans la communauté paroissiale et confirme assumer les engagements que cela implique. C’est une autre vision de l’Église, dont le rôle n’est alors pas d’admettre une personne à la Confirmation mais d’être témoin d’une démarche personnelle de foi. L’engagement reçu par la communauté est l’occasion de bénir l’ancien catéchumène sur la nouvelle route qui s’ouvre à lui. Ici, l’Église est témoin et accompagnatrice de la foi des membres qui la constituent. Elle prend acte, accueille et bénit.
Professer et s’engager
Quelle que soit l’idée que l’on se fait de l’Église et la place qu’on lui accorde dans sa relation personnelle à Dieu, la Confirmation est une étape et une fête suffisamment importante pour que d’autres pratiques y soient adjointes. Durant la célébration, les catéchumènes ont par exemple souvent l’occasion de poser les questions et la foi qui les animent. Cela se fait généralement en partageant avec l’assemblée un texte biblique qui a inspiré leur parcours de catéchèse et un témoignage plus personnel. Professer sa foi n’est pas à proprement parler la Confirmation, mais en est une expression directe.
De même l’engagement dans la vie de l’Église est un acte souvent associé à la Confirmation. Mais ce n’en est pas forcément la suite immédiate. Ainsi nombre de paroisses choisissent de séparer le temps de la Confirmation célébrée à la Pentecôte, du temps de l’engagement souvent manifesté lors d’un culte de rentrée au mois de septembre.
Même si elle n’est pas systématiquement définie dans les textes de référence de l’Église, la Confirmation tient une place importante dans la vie de l’Église et regroupe une multitude de pratiques ouvrant sur un futur.
Guillaume Brétose