Les « Petites béatitudes » de Joseph Folliet

Bienheureux ceux qui savent rire d’eux-mêmes : ils n’ont pas fini de s’amuser.

 

Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d’une taupinière : il leur sera épargné bien des tracas.

Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d’excuses : ils deviendront sages.

Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : ils en apprendront des choses nouvelles.

Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront appréciés de leur entourage.

Heureux êtes-vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses : vous irez loin dans la vie.

Heureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace : votre route sera ensoleillée.

Heureux êtes-vous si vous êtes capables de toujours interpréter avec bienveillance les attitudes d’autrui même si les apparences sont contraires : vous passerez pour des naïfs, mais la charité est à ce prix.

Bienheureux ceux qui pensent avant d’agir et qui prient avant de penser : ils éviteront bien des bêtises.

Heureux êtes-vous si vous savez vous taire et sourire même lorsque on vous coupe la parole, lorsqu’on vous contredit ou qu’on vous marche sur les pieds : l’Évangile commence à pénétrer votre cœur.

Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous rencontrez : vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse.

 

 

Biographie de Joseph Folliet (1903-1972)

Joseph Folliet naît en 1903, à la Croix-Rousse. Son père est fabriquant de soierie. À 20 ans, il s’oriente dans ce milieu mais sa vie bascule au même moment et prend une toute autre direction, car c’est l’époque où il s’initie à l’apostolat social avec son ami Marcel Gonin, fondateur de La Chronique sociale et l’un des promoteurs des Semaines sociales. La politique l’intéresse tout autant que la question sociale : il s’intéresse à La Jeune République de Marc Sangnier. En 1926, il passe une licence d’histoire.
Cet homme, physiquement imposant, l’éternelle pipe à la bouche, est d’une grande activité. Il possède la rare capacité à s’interroger sur la marche du monde. C’est aussi un grand spirituel. Lors d’un voyage à Assise, il découvre le message franciscain et fonde en 1927 Les Compagnons de Saint François. Il y noue de solides amitiés notamment avec Eugène Pons.

 

On retrouve ensuite Joseph Folliet dans les commencements de la J.O.C (Jeunesse ouvrière chrétienne), de la J.E.C (Jeunesse étudiante chrétienne) et de la J.A.C (Jeunesse agricole chrétienne). On sait aussi qu’il compose à cette époque pour ces différents mouvements de nombreuses chansons. Joseph Folliet à cette époque souhaite devenir prêtre. Il entre au séminaire de l’Institut catholique, mais Mgr Verdier le persuade de rester dans la vie laïque.
Joseph Folliet effectue alors son service militaire en Tunisie où il se sensibilise aux questions de la décolonisation. Il approfondira ensuite sa réflexion en faisant des recherches théologiques sur ces questions mais aussi sur le travail forcé.
Homme engagé dans la vie de la Cité au sens plein du mot, il n’est pas étonnant alors de le retrouver dans le journalisme comme rédacteur en chef de l’hebdomadaire Temps Présent. Il dirigera la Chronique Sociale de France de 1937 à 1964.

 

Survient la guerre. Il est fait prisonnier en 1940 mais il aura la chance d’être libéré deux ans plus tard pour raisons de santé. Il met alors sa liberté au service de la Résistance. Il participe à l’action de « Témoignage Chrétien » et s’engage dans le réseau Mitterrand des prisonniers de guerre.
Après la guerre, il fonde avec Georges Hourdin l’hebdomadaire « La Vie catholique illustrée ». Il relance les Semaines sociales de France. Cette manifestation mobilise du monde car on y aborde des sujets qui font débat à l’époque : « L’avènement des masses et les révolutions du XXe siècle » (1947) ;  » Du colonialisme à la communauté humaine » (1948). Joseph Folliet coopère activement à la naissance du mouvement « Pax Christi » dont il sera le vice-président. Pendant la guerre d’Algérie, il milite pour le respect de la personne humaine. En 1962, il est nommé expert auprès du Concile Vatican II.
En 1968, son souhait de devenir prêtre se réalise, il reçoit l’ordination sacerdotale des mains de Mgr Ancel, supérieur de l’Institut du Prado auquel il appartiendra jusqu’à la fin de sa vie.

 

Joseph Folliet est l’auteur de 65 ouvrages dont son autobiographie « Ferme propos », publié en 1955. Il a également publié des chroniques régulières pour le quotidien La Croix.

 

 

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