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Par Philippe Malidor
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Pâques, le printemps, les fleurs, les petits oiseaux, les lapins et les œufs en chocolat, la lumière, la vie et la chaleur qui reviennent après la torpeur relative de l’hiver et, si on a souhaité faire cet exercice spirituel, l’ascèse du Carême. Je ne suis pas insensible à ce folklore. Sa symbolique est forte. Après la pluie le beau temps ; après la léthargie, l’exubérance de la nature.
Une mort préalable
Seulement, Jésus ne parle pas de léthargie, de mise en hibernation… mais de mort. Et s’il n’y a pas de mort préalable, il n’y a pas de vie, encore moins, par définition, de résurrection. Or, nous sommes dans une société qui n’accepte pas l’épreuve, et qui occulte la mort. Comme le disait récemment dans notre temple André Comte-Sponville, la santé, qui n’est qu’un bien, a été érigée au rang de valeur alors que la valeur la plus grande, selon le philosophe, c’est l’amour du prochain.
Pour une résurrection finale
Il y a des choses auxquelles il nous faut mourir pour accéder à la Vie. Comme nous n’y consentons pas volontiers, il arrive que les circonstances nous l’imposent. Sur le coup, c’est terrible. On peut avoir l’impression qu’on ne s’en relèvera pas. Mais s’il nous est donné de prolonger notre existence sur terre, nos résurrections commencent dès ce monde. Et si l’épreuve doit anéantir le grain qu’est notre corps (ce qui, forcément, arrivera un jour), c’est en vue de la résurrection finale, celle que nous devrions nous entraîner à attendre avec une ferme espérance. Une espérance pascale.
La Pâque, c’est la « traversée », le pèsah hébraïque. Il s’agit de passer d’une condition à une autre, et cela de manière très radicale. De la mort à la vie.