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Épître aux Romains, v.18 à 25, chapitre 8
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Épître aux Romains, v.18 à 25, chapitre 8
18J’estime en effet que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous. 19Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : 20livrée au pouvoir du néant – non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’a livrée –, elle garde l’espérance, 21car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu.
22Nous le savons en effet : la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. 23Elle n’est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance pour notre corps. 24Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. Or, voir ce qu’on espère n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment l’espérer encore ? 25Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c’est l’attendre avec persévérance.
Oui, la création que nous habitons n’est pas simplement le décor de nos vies, ni un réservoir de ressource. Chaque jour, nous réalisons que nous sommes intimement relié·es à tout ce qui vit et respire.
Dans les incendies en Californie, les guerres, les situations de violence, nous entendons la création qui souffre et gémit, qui gémit sous le poids de ce que nous lui infligeons. Nous, humains qui faisons partie du vivant, nous subissons les conséquences de la logique mortifère dans laquelle nous sommes pris toutes et tous. Face à l’horizon bouché, il peut nous arriver de nous demander : que pouvons-nous espérer ?
Or ce dont la création souffre aujourd’hui avec nous, ce sont les symptômes des maladies infantiles de l’humanité : l’ego, la volonté de possession et de domination, la violence.
Mais tout ce qui vit et respire attend avec impatience et anxiété que cette humanité grandisse enfin, et que nous devenions enfin ce que nous sommes appelées à être : des fils et filles de Dieu, animés par une volonté d’amour et de relation.
Alors, même lorsque nous sommes dans le noir, prenons conscience de cette solidarité et de cette attente. Nous ne sommes pas seuls. Tout le vivant qui nous entoure espère et attend silencieusement notre transformation. Et nous vivons sous le regard d’amour du Dieu créateur qui veut faire de nous ses enfants ; et qui nous promet que, malgré les destructions en cours, le néant n’aura pas le dernier mot.
Lorsque les ténèbres semblent régner, lorsque l’angoisse nous paralyse et que nos contradictions nous désespèrent, tenons ferme en cette promesse. Dès maintenant, nous sommes appelées à accueillir cette transformation en entrant dans une dynamique d’amour et à poser des actes pour nous mettre en chemin.
Dieu vivant, tu nous appelles à une espérance qui n’est pas attente passive, mais persévérance active, aimante et créative. Donne-nous l’élan d’amour pour nous attaquer à ce qu’il faut changer, en nous-mêmes et autour de nous ; donne-nous la lucidité pour comprendre, et le courage pour oser bousculer l’ordre établi. Et que ton Esprit d’amour nous soutienne et nous inspire !
Amen