Par Annette Wiedemann
Les remparts, que Condé fit abattre en 1621, avaient subi l’assaut des armées royales et catholiques, pendant deux sièges, en 1569 et surtout en 1573. La ville ne se rendit qu’après huit mois de résistance. Sancerre, très tôt acquise aux idées de la Réforme, avait accueilli des réfugiés après la Saint-Barthélémy.
Des rues chargées d’histoire
La rue du Vieux Prêche rappelle que le Comte de Sancerre avait autorisé la construction, en 1609, d’un temple s’inspirant de celui de Charenton de Paris. Démoli après la Révocation de l’Édit de Nantes, ses pierres servirent à bâtir la chapelle du couvent des Dames de la Miséricorde, qui avaient pour mission d’instruire les jeunes Sancerroises nouvelles converties. Ces religieuses ont donné leur nom au Rempart des Dames. Et, quelle ironie ! Cette chapelle, après la Révolution et des remaniements, est devenue le temple de Sancerre !
La rue de la Paix célèbre la paix de Saint-Germain. En 1570, Charles IX promulgua, pour faire cesser la guerre civile, un édit accordant aux protestants la liberté de conscience et le droit d’exercer leur religion, mais les villes devaient revenir au roi. Sancerre, n’ayant pas été choisie comme ville refuge, refusa de se soumettre, ce qui entraîna le siège de 1573.
La rue Johanneau perpétue le souvenir d’André Johanneau, maire de la ville pendant ce siège. La Châtre, qui commandait les troupes royales, le fit rouer de coups et jeter dans un puits, après la capitulation.
Un cimetière pour les protestants