Frères et sœurs,
Nous voici plongés dans un temps où l’humanité va être capable du pire aussi bien que du meilleur : Des scènes de bagarres dans les supermarchés à une solidarité en esprit avec le personnel soignant, un lien par la chanson avec son voisin de balcon. Nous allons vivre au cœur de cette épreuve, avoir certainement beaucoup de questionnements, nous-mêmes pouvons être envahis par le doute, le désespoir ou la peur. C’est humain.
Je ne doute pas que nous nous en sortirons mais l’enjeu aujourd’hui est de s’en sortir en faisant émerger ce qu’il y a de meilleur dans notre monde : « Choisis la vie » dit l’Eternel.
Aujourd’hui, choisir la vie doit se faire, de manière très paradoxale, loin des autres, en évitant les repas, les apéros, les visites… Mais une chose essentielle demeure : Notre Seigneur est notre force, notre confiance et notre joie.
Pour que cela reste une affirmation vivante, vécue communautairement : ne doutons pas de l’œuvre du Saint Esprit dans nos vies ! C’est lui qui nous rassemblera encore aujourd’hui, au delà même du confinement qui n’est que physique.
Je vous invite à réaliser quelques petits défis :
- A 18h, tous les jours, faites une pause pour souffler, prier, remettre devant Notre Père la journée écoulée. Les plus jeunes d’entre nous peuvent le faire avec des supports matériels, bougies, fleurs, tous ce qui pourra les aider à prendre le temps de souffler un peu…
Soyons en communion les uns avec les autres !
- Le dimanche, qui est un jour joyeux, de retrouvailles et de vie communautaire, doit le rester : Alors chantons ! Je vous propose de prendre le temps à 10h30 d’entonner deux cantiques. Je vous indiquerai la veille de chaque dimanche les cantiques, pour que nous puissions en communion, chanter en chœur ! Que ceux qui ne savent pas chanter seul se rassure, nous communiquerons des sites internet ou vous pourrez être accompagnés par de la musique et si vraiment certains ne le souhaitent pas vous pouvez toujours lire les paroles pour un temps de prière. Ces chants pourront se conclurent par un temps de prière d’intercession : dirigeants, personnels soignants, personnes malades, isolées, forces policières, notre monde a besoin d’être porter sous le regard bienveillant de Dieu.
- Enfin, dernier défi que je vous adresse : la lecture du livre d’Esther. Pourquoi le livre d’Esther ? C’est un livre qui ne parle pas directement de Dieu, mais qui pose la question de la présence de Dieu, de l’idolâtrie, du droit également à célébrer son culte en milieu hostile. Aujourd’hui, parler de Dieu, dans bien des situations est tabou. Prendre le temps d’y penser aujourd’hui, c’est aussi prendre le temps de faire le point : ou j’en suis dans ma vie avec Dieu ? Quel lien avec une communauté ? Esther semble se battre pour une communauté : quel rôle est-ce que je peux avoir pour ma communauté ?
Le livre d’Esther pose la question de l’ « absence » de Dieu : comment l’interpréter ? Comment le vivre en ce temps de carême ? C’est aussi un livre de fête, celle du Pourim, dans la tradition juive, qui pourra accompagner et faire échos à Pâques que nous attendons prochainement.
Pour se faire, je vous donnerai chaque semaine une animation à partager en famille ou au tel avec un proche de la communauté. A vous de voir, le moment le plus opportun pour partager ce livre biblique.
Ces temps serviront également à nourrir nos retrouvailles et guideront le premier culte que nous aurons la joie de partager ensemble dès que cela sera envisageable.
Pour l’instant, nul ne sait le moment des retrouvailles, mais il viendra !
J’ai nommé cela des défis, car doit rester dans notre quotidien des temps pour respirer, jouer, rire, chanter, prier, écouter, bref, des temps ou la divine présence nous apaise, nous porte et nous garde dans son amour.
Je reprendrai pour conclure, les mots de l’apôtre Paul, qui en cet instant, prennent un sens bien particulier, celui du challenge pour que la vie l’emporte et reste dans nos foyers : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le répète, réjouissez vous » Philippiens 4, 4.
A votre écoute, à votre service pour que l’Evangile ne soit pas confiné,
Bien fraternellement,
Agnès Thilakarathne, pour le conseil presbytéral.