Regarder dans la même direction

Suite à l’édito sur la Journée des droits de la femme*, paru le 8 mars sur ce site, un lecteur a envoyé à la rédaction ce texte que nous vous partageons.

© Alexa de Pixabay

 

Par Gérard Sevelle

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Sans être féministe (de féminin), le masculiniste (de masculin) descendant d’Adam que je suis se rend compte d’une grande injustice rarement relevée concernant Ève. Voici une petite réflexion humblement susurrée.

 

Des maux en chair

 

Pourtant, si je suis sur terre, c’est bien grâce à elle ! Or, pour accoucher la femme doit entrer en « travail ». Généralement, elle saisit à ce moment-là pourquoi le mot travail se trouve souvent associé à torture ! « Tu enfanteras dans la douleur […] C’est dans la peine que tu mettras des fils au monde… » (Genèse 3.16). Pour elle, ce ne sont pas que des mots en l’air mais bien des maux en chair ! Il ne s’agit pas d’une punition mais d’un fait relié tout à fait logiquement comme un cordon ombilical à la chute.

Il ne fallait pas, Ève, glisser avec ton homme dans la proposition aussi satanique que cynique de marcher sur une « pomme » qui vous a, en fin de compte, bien roulés tous les deux jusqu’à la chute !

 

Une irrévérencieuse révérence

 

L’homme, lui, travaillera à la sueur de son front mais ne ressentira jamais dans son corps qu’enfanter peut être souffrance. Est-ce cet oubli qui le rend souvent si indifférent, voire méprisant à la souffrance féminine ?

Ensuite, après l’accouchement, sans doute pour se reposer et récupérer un peu, Ève ira « au travail » (pour élever bébé ou se dépenser en métro-boulot-dodo). Si ça ne ressemble pas à une double peine, ça s’en rapproche tout de même un peu !

Pour la remercier le masculiniste machiste lui serre la vis puis la laissera « tomber », sous les coups d’abord, ensuite en tirant une irrévérencieuse révérence à leur partenariat, signé ou non au bas d’un parchemin. Il l’abandonnera seule et désargentée avec, en cadeau souvenir, le fruit de « leur amour partagé », afin, sans doute, d’agrémenter ses longues journées de solitude ! Inutile de s’appesantir en plus sur ce que sera le montant de sa retraite ! Elle n’avait qu’à travailler !

 

 

 

Une seule chair

 

Elle apprendra ainsi qu’être une famille monoparentale au foyer n’est certainement pas le placement financier le plus rentable pour l’avenir !

Mais Jésus n’a jamais dit : « C’est pourquoi l’homme quittera sa femme et s’attachera à son père et sa mère », mais bien : « N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc, ne sépare pas ce que Dieu a joint » (Matthieu 19.4-6).

Dieu a fait un beau travail de créateur aussi génial qu’original avec ces deux-là ! « Homme et femme Il les créa » (Genèse 1.27).

Mais qu’attendent-ils eux-mêmes pour mettre harmonieusement leur « seule chair » au travail en regardant ensemble dans la même direction, celle de leurs frères et sœurs en humanité et, au-delà, celle de toute la création en souffrance, pour les aimer ?

 

 


* Une journée, deux journées…

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